Charlie Schlingo forever

« Avec le troisième millénaire commencent les années Charlie Schlingo » Georges Wolinski

Loin du culte béat et de l’hagiographie rétrospective, « Charlie Schlingo Forever » met l’œuvre de celui qui s’était baptisé le « Monarque du Lose » en perspective de ses influences, de ses contemporains, et peut-être même de ses héritiers. Une sélection d’originaux, d’archives et de rencontres qui ne rendra pas les honneurs à cet auteur qui n’en aurait rien eu à foutre de toute façon.

Chantre de l’absurde, génie de l’humour, dandy idiot ou escargot égaré dans l’espace ? 

Dix ans après sa mort, Charlie Schlingo reste un des mystères les mieux préservés du 9ème art. Un comble pour un type qui a participé à toutes les revues de l’âge d’or de la bande dessinée dont on nous rebat les oreilles (Charlie Mensuel, Hara-Kiri, etc.). Il faut dire qu’avec son style à l’emporte-pièce, truffé de références aux petits formats de son enfance (Pepito de Bottaro, Popeye de Segar ou Sagendorf, pour ne citer qu’eux …), et ses histoires oscillant entre la surenchère de débilités et le lyrisme grotesque, il aurait mérité bien des honneurs ! Hélas le succès public ne fut pas au rendez -vous. Peut-être est-il arrivé trop tôt, ou bien était-il trop inimitable, irrécupérable pour les suiveurs. 

Tant pis ! Il aura tout de même défriché, pour une génération émergente, des terrains d’incohérence drolatique et d’hermétisme joyeux grâce à son utilisation du langage d’une rare inventivité (« Gaspation, Sobure et pommedeterration »), ses invec- tives ou autres onomatopées fantasques (« klabur, koder ») et ses diverses obsessions carabinées, surtout odorifères (« Bon- jour ça pue ! »). 

Exposition créée au Point Éphémère pour Formula Bula 4 en 2016

Commissariat : La Véranda & Raphaël Barban

Scénographie : Atelier 1:1

Graphisme : Studioburo

Production : Formula Bula