Une exposition collective imaginée sous la forme d’un « magazine » éphémère et en 3 dimensions se déploie au cœur de notre salon des éditeurs. L’exposition explore en profondeur le travail des artistes, fouille leur processus de création et leurs techniques de travail, questionne leur rapport au dessin et au livre. 

Formula Bula a toujours aimé les fantômes du passé tout en étant attentif à la création contemporaine. Pilote, Charlie, Métal Hurlant, Fluide Glacial, Raw, Jade, Ferraille… Ces journaux et magazines ont été pour nombre d’entre eux des terrains d’exploration libre pour des autrices et des auteurs. Ces supports permettaient et permettent encore pour certains d’entre eux, de pré publier des récits de bande dessinée avant qu’ils ne basculent vers le livre. En forme de clin d’oeil à cet âge d’or des revues mais aussi au lieu qui accueille cette année le festival, l’ancienne bibliothèque de la Faculté de la Sorbonne, temple du savoir et de l’écrit; l’équipe de Formula Bula, se mue en rédaction et construit son édition 2023 sur un chemin de fer pour réaliser sa propre revue.

Mais comme on aime faire tout de traviole, cette revue n’existe qu’à un seul exemplaire, sous la forme d’une grande exposition qui se lit collectivement, avec toujours quelqu’un derrière son épaule… 

Avec cette liberté éditoriale qui caractérise Formula Bula depuis sa création, les générations, styles, techniques graphiques et narratives les plus divers cohabitent au sein d’un même objet. Le travail des auteur.ices est ici décrypté dans une mise en page composée d’entretiens, d’illustrations, de croquis et de planches originales.

Au sommaire…

Kokar à l’oeil

Zad Kokar (France)
“ J’ai l’impression que c’est la musique qui m’a ramené vers le dessin. Là aussi il y a des notions de motifs, de rythmes, de structures et de couleurs. C’est très connecté. ”

Si tout est Art le grenouillage n’est pas loin…

 Anna Haifisch (Allemagne)
« J’adore mes originaux mais ils ne sont surtout qu’une étape pour arriver à la dernière chose, la plus importante à mes yeux, qui est la reproduction. »

L’île d’yeux

Nina Lechartier (France)
“ Je peins parce que je suis obligée car je pense que c’est le fait de peindre qui me permet de produire une image dont je me dis que, si je ne l’avais pas faite, personne d’autre ne l’aurait faite. Donc c’est vraiment nécessaire que je la fasse. ” 

Le virus du dessin

Powerpaola (Colombie)
« Un jour, en Australie, lors d’une exposition personnelle à la First Draft Gallery, quelqu’un m’a dit que mon travail était : Social-Post-Naïve et j’ai adoré ça. »

Première de corvée

Salomé Lahoche (France)
“ Mon dessin est un compromis entre ce que j’aimerais savoir faire, ce dont je suis réellement capable techniquement, une certaine recherche d’efficacité et une forme de velléité esthétique, tout de même. ” 

Turbo Comix

Lale Westvind (USA)
« Dans la BD comme dans l’animation, tu te sens libre, comme mue par un certain pouvoir de changer le cours de l’action, des évènements comme des rencontres. »

Construction durable

Lukasz Wojciechowski (Pologne)
« J’utilise : copier, faire tourner, décaler, hachurer, comme pour un dessin d’architecture ordinaire. Une ligne technique, un rythme mécanique, et une répétition efficace. » 

Vies d’intérieur

Agnès Hostache (France)
“ Je n’aime pas trop parler de moi. Raconter des histoires est une façon d’aborder des sujets qui me sont importants sans en avoir l’impression de me mettre en avant. J’aime la solitude du métier d’autrice. ”